Le parallèle entre la loi Sapin II et la sécurité de l’information est présent lors de l’élaboration de la cartographie mais aussi dans l’ensemble de la démarche de gestion de la conformité. Pour suivre le niveau de conformité d’un tiers, il faut le tester, l’évaluer, lui adresser des recommandations et suivre son évolution sur les points de vigilance.
La phase d’évaluation nécessite de collecter des informations et des preuves auprès du tiers pour attester de son intégrité ou du degré de sécurité déclaré. Il est alors primordial de croiser l’information interne et externe.
Dans le domaine légal, on vérifie que le tiers dispose d’une recommandation, d’une expérience reconnue pour le service à effectuer, de schémas de rémunération licites. A cette information interne s’ajoute un questionnaire externe permettant de vérifier l’identité du bénéficiaire effectif pour éviter les détournements. Enfin, il est possible d’utiliser des outils tels que des bases de données externes permettant de recueillir des informations sur les listes de sanctions, de condamnations, les bénéficiaires effectifs, les personnes politiquement exposées.
En sécurité des systèmes d’information, le tiers, quand il n’est pas supervisé à l’aide de solution dynamique (i.e. le Security Rating d’Almond, qui permet de combiner analyse externe indépendante, remplissage de questionnaires, fourniture de preuves et monitoring continu) répond à des questionnaires de sécurité et fournit une documentation qui permet d’évaluer son niveau de maturité. Les résultats de ces évaluations servent alors à s’assurer de la liste des exigences de sécurité qui couvriront tous les risques identifiés. Elles devront être converties en clauses de sécurité jointes en annexe d’un contrat entre l’entreprise et le tiers, ce contrat devant prévoir la surveillance du risque tout au long de la relation par différents mécanismes tels que, le cas échéant, la fourniture de tableaux de bord incluant des indicateurs orientés sécurité, des comités de pilotage abordant spécifiquement la sécurité, la gestion des incidents de sécurité, des audits de sécurité, des exercices de continuité informatiques….
La démarche est sensiblement la même, si ce n’est identique, sur le sujet de la conformité à la réglementation relative à la protection des données à caractère personnel.
A ce stade, les acteurs contribuant à la mise en conformité (services conformité, juridique, cabinets de conseil etc.) ne tirent sans doute pas encore suffisamment parti des liens existants entre les disciplines, ces approches de collecte / recherche d’information sur les tiers ne se nourrissant que rarement mutuellement.
Au lieu de traiter les sujets les sujets GDPR, SSI et corruption en parallèle, il serait intéressant d’exploiter les résultats d’une investigation pour enrichir la suivante ou de mener en combinaison la recherche d’informations sur l’intégrité et la sécurité des tiers. Une approche mutualisée consisterait à s’appuyer sur les outils et process d’investigation de la SSI pour collecter les preuves, exploiter les bases de données publiques et consolider les informations sur les niveaux de risques. On pourrait ainsi constituer et partager des répertoires de preuves qui allègeraient la collecte et favoriseraient le suivi simultané de la conformité à plusieurs référentiels.