Une définition du modèle Zero Trust
Les notions de flux autorisés et de périmètres accordent une confiance implicite que le modèle Zero Trust refuse. Dans les années 2000, le Jericho Forum ainsi que le projet Black Core initié par le Département de la Défense des États-Unis proposent des pistes de réflexion sur un nouveau modèle de sécurité. L’accès dépendrait désormais de l’identité de l’utilisateur. En 2010, John Kindervag, analyste chez Forrester, reprend ces idées pour définir le modèle Zero Trust. Ce modèle n’accorde aucune confiance mais des accès en imposant plusieurs vérifications. Ces vérifications forment un contexte.
Le contexte est composé de l’identité de l’utilisateur, du rôle de l’utilisateur et de la vérification de conformité du terminal utilisé, aussi appelée Device Posture. L’authentification multi-facteurs est imposée à l’utilisateur qui doit saisir ses identifiants et effectuer une seconde action :
- Saisie du code envoyé par SMS, mail ou généré via une application (OTP)
- Validation de la demande d’accès via une application (PUSH)
- Utilisation du jeton RSA ou de clé d’authentification
Le rôle de l’utilisateur est analysé pour appliquer un principe de moindres privilèges et un principe de besoin d’en connaître au strict nécessaire limitant la visibilité et l’accès à certaines ressources. Pour s’assurer que l’accès n’expose pas l’infrastructure à des menaces externes, une vérification granulaire du terminal est effectuée.

Vérification granulaire de la conformité du terminal
Aucune distinction n’est faite entre des utilisateurs qui se connectent depuis des réseaux gérés et non gérés par l’entreprise. Les vérifications sont appliquées de la même manière pour ne pas accorder de confiance implicite. Le modèle donne aussi la possibilité à l’ensemble des terminaux et à l’ensemble des réseaux d’accéder aux ressources de l’entreprise.
La vérification est continue et ne s’arrête pas au moment où l’accès à une ressource a été accordé. La conformité du terminal utilisé peut changer, ce qui conduit à une réévaluation de l’accès accordé. Le trafic est aussi surveillé pour détecter une action malveillante.
En 2014, Google intègre le concept du modèle Zero Trust dans un projet de refonte de l’infrastructure. Ce projet s’intitule BeyondCorp en référence au nom de l’architecture à implémenter au sein de Google. BeyondCorp désigne aussi la solution Zero Trust que Google propose à ses clients. Cette décision a été prise à la suite d’une cyberattaque : l’Opération Aurora.
Article sur l’Opération Aurora : https://cyware.com/news/everything-you-need-to-know-about-operation-aurora-5c5f5b99
L’objectif est de protéger l’accès aux services web et SSH depuis des terminaux gérés par Google. La même année, la Cloud Security Alliance présente le Software-Defined Perimeter pour proposer un second modèle d’architecture Zero Trust.