La quantification des risques de cybersécurité désigne une approche de l’évaluation des risques utilisant des modèles mathématiques et statistiques permettant de valoriser en termes financiers les conséquences des évènements cyber.
L’agence de notation Moody’s déclarait en 2021 : « La multiplication des mandats de cybersécurité, le contrôle de la conformité et les coûts plus élevés des cyber-incidents façonnent des organisations qui ont de plus en plus besoin de communiquer avec les parties prenantes sur l’exposition financière au risque cybernétique. Par conséquent, nous considérons l’utilisation croissante des pratiques de quantification du risque cybernétique (Cyber Risk Quantification) comme un facteur positif ».
Cette approche quantitative vivement recommandée gagne du terrain dans les analyses de risques de cybersécurité menées au sein des grandes entreprises du Nasdaq et du Dow Jones. La quantification des risques de cybersécurité est alors exploitée comme un outil d’aide à la prise de décision business qui va parler au Board de ces grands groupes. Ce segment de marché est pris d’assaut par des éditeurs logiciels conscients de la demande et du besoin d’industrialisation des analyses quantitatives. Au-delà des déclarations, l’agence Moody’s est positionnée en fer de lance de la Cyber Risk Quantification (CRQ) à travers son partenariat avec la société de rating cyber BitSight qui a développé une solution de CRQ avec l’appui de l’éditeur logiciel Kovrr. Ces solutions de CRQ apportent un second souffle aux méthodes quantitatives qui rappelons-le ne sont pas si récentes. A titre d’exemple, la méthodologie FAIR (Factor Analysis of Information Risk) a été développée depuis 2005 par le FAIR Institute aux Etats-Unis.
Concomitamment, nos entreprises francophones tendent à appliquer des méthodologies qualitatives (EBIOS Risk Manager est la méthode la plus citée aujourd’hui), elles-mêmes promues par les agences nationales de cybersécurité en France, en Belgique et en Suisse. La qualification des risques de cybersécurité est une évaluation des risques à partir de données non mesurables et subjectives collectées auprès des métiers et de l’IT.
Du fait des bénéfices attendus, faut-il abandonner l’approche qualitative au profit d’une approche quantitative ? Utiliser les 2 approches ? Pourquoi l’analyse de risques quantitative se fait difficilement une place sur le marché francophone alors que nos acteurs de la sécurité informatique entendent parler de quantification du risque de façon récurrente dans les forums Cyber ?