La réaction australienne : vers une adaptation de la législation
La réaction australienne s’observe à plusieurs niveaux : de nombreux acteurs prennent à présent conscience de l’importance de la sensibilisation aux enjeux cyber. Ces violations de données, qui sont fortement médiatisées, ont notamment incité le gouvernement australien à modifier ses lois en matière de protection des données.
Elles prévoient désormais des sanctions pécuniaires contre les entreprises pour violation de données pouvant aller jusqu’à 50 millions de dollars australiens (32,5 millions d’euros), le plafond actuel étant de 2,2 millions de dollars australiens (1,4 millions d’euros).
Les dernières grandes attaques contre Medibank ou encore Optus ont relancé le débat en Australie et certaines voix s’élèvent pour la pénalisation du paiement de la rançon, cela dans un but dissuasif et avec l’espoir de retirer l’Australie de la liste des cibles privilégiées par les attaquants. Cette mesure risque néanmoins d’avoir pour effet de voir des entreprises soucieuses de récupérer leurs données payer la rançon sans déclarer l’attaque. Un autre point de vue plus nuancé propose d’interdire non pas le paiement de la rançon mais plutôt le remboursement du paiement par les cyberassurances, cette mesure aurait un effet dissuasif en limitant les répercussions négatives.
Aujourd’hui, les entreprises ne sont pas légalement tenues de choisir une position spécifique. Néanmoins, la recommandation systématique des professionnels de la cybersécurité est de ne pas payer. Cependant, les orientations de la majorité des gouvernements ne vont pas vers la pénalisation du paiement. En France par exemple, le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI) sur la lutte contre la cybercriminalité a été adopté définitivement le 14 décembre 2022. Un des articles de la loi permet l’indemnisation des pertes et dommages des assurés, s’ils portent plainte maximum 72 heures après la découverte de la compromission.